Dans le cadre de la rencontre Du Mexique au Québec: luttes syndicales et défense du territoire qui a eu lieu à Montréal les 12 et 13 octobre dernier que nous avons co-organisés avec Lutte Commune, nous avons eu l’occasion d’en apprendre plus sur les luttes menées au niveau des droits des travailleurs et travailleuses des maquiladoras de la ville de Tehuacan, au Mexique, mais également sur la défense du territoire contre des méga-projets énergétiques.

Le 15 octobre 2018, nos camarades venus du Mexique pour nous parler de leurs luttes, Martin Barrios, Comision de Derechos Humanos y Laborales del Valle de Tehuacan et Omar Esparza Movimiento Agrario Indigena Zaptista (MAIZ) ont été informés que des inconnus sont entrés de force dans les bureaux du MAIZ à Tehuacan, volant un ordinateur avec des informations de l’organisation. Dans la même journée d’hier, Omar et Martin ont également reçu des menaces. Considérant la nature de l’infraction et le peu de biens volés, il est clair que ces actes visent à créer un climat de peur afin de dissuader les défenseur-e-s à exercer leur résistance, dans ce cas-ci au projet de barrage hydroélectrique Coyolapa-Atzatlan, qui alimenterait en énergie la compagnie minière Autlan. Ces attaques viennent s’ajouter aux nombreuses menaces reçues par MAIZ ainsi qu’à la disparition du camarade Sergio Rivera Hernandez, qui s’opposait au projet hydroélectrique.

Le 19 octobre dernier, nous nous sommes rassemblés avec le CDHAL en compagnie de militant.e.s en face du consulat du Mexique afin de lire publiquement notre lettre destinée à Enrique Peña Nieto (Président du Mexique), José Antonio Gali Fayad (Gouverneur de l’état de Puebla) et Alejandro Ives Estivill Castro (Consul du Mexique à Montréal). Nous avons remis en main propre notre lettre à Héctor Huerta Nava (Consul adjoint du Consulat du Mexique à Montréal). Cette lettre exprime notre solidarité avec les camarades du MAIZ qui s’organisent et luttent pour défendre leur territoire et dénonce les attaques, la persécution et le harcèlement qui ciblent les défenseur-e-s de droits humains et de la terre au Mexique.

En plus d’avoir été remise de mains propres au consulat du Mexique, la lettre a été directement envoyée aux autorités mexicaines avec l’appui du CISO, du Comité pour les droits humains en Amérique latine (CDHAL), de la Centrale des syndicats du Québec (CSQ), du Centre des travailleurs et travailleuses immigrants (CTI), de la Confédération des syndicats nationaux (CSN), du Conseil central du Montréal métropolitain (CSN), du Conseil régional FTQ du Montréal métropolitain, de la Fédération des travailleurs et travailleuses du Québec (FTQ), de la Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec (FIQ – Santé), de la Fédération nationale des enseignantes et enseignants du Québec (Fneeq-CSN), de la Ligue des Droits et Libertés, Solidarité Laurentides Amérique centrale (SLAM), du Syndicat des Métallos et d’Unifor Québec. Les organismes signataires du Mexique sont Otros Mundos AC/Chiapas et Procesos Integrales para la Autogestión de los Pueblos.

Les organisations syndicales à elles seules représentent 1.2 millions de travailleurs et travailleuses et représentent un message très fort envers le gouvernement de Puebla et le gouvernement Mexicain de la part de nombreuses organisations québécoises pour démontrer notre solidarité à la lutte du MAIZ et dénoncer le harcèlement que nos camarades subissent.