Rapport CSI 2012: Violation des droits syndicaux dans le monde
Même le Canada n’échappe à ce rapport rigoureux de la CSI. Le bafouage des droits des travailleurs et travailleuses devient la norme et le recours à des pratiques antisyndicales augmente. Fort de sa nouvelle majorité, le gouvernement conservateur Harper donne le pas à un assaut sur la liberté syndicale et les droits de dans sa propre compétence et transmet de forts signaux aux gouvernements des autres paliers selon lesquels la « saison de chasse » aux droits des travailleurs et travailleuses et aux droits syndicaux a commencé, malgré les décisions de la Cour suprême qui reconnaissent ces droits en tant que pierres angulaires des relations industrielles.
Les lois ordonnant le retour au travail et les atteintes directes aux droits dans certains secteurs caractérisent désormais ce gouvernement. Il n’est pas étonnant que de nombreuses lois fédérales, provinciales et territoriales privent un nombre croissant de travailleurs et travailleuses de la protection du droit de se syndiquer, de celui de négocier collectivement et de celui de faire la .
Voici les différentes violations dénoncées au Canada:
L’emploi de travailleurs migrants est menacé parce qu’ils sont favorables à la syndicalisation : Les TUAC-Canada ont porté plainte à la commission des relations du travail de la Colombie-Britannique en soutenant que le consulat du Mexique à Vancouver avait agi de connivence avec des organismes gouvernementaux mexicains et deux exploitants agricoles afin d’inscrire sur la liste noire les travailleurs migrants de Floriala Farms et de Sidhu Nurseries, exploitations situées près de Surrey en Colombie-Britannique, parce qu’ils étaient favorables à la syndicalisation. Les deux exploitants engagent des travailleurs mexicains dans le cadre du Programme des travailleurs agricoles saisonniers (PTAS) du Canada. Le consulat est en outre accusé d’avoir demandé à d’autres travailleurs de cesser de visiter les centres de soutien que tiennent les TUAC dans le Lower Mainland de la Colombie Britannique.
Des magasins Couche-Tard ferment et leur personnel est renvoyé à cause d’une tentative de syndicalisation : La chaîne canadienne de dépanneurs Couche-Tard a fermé deux des quatre magasins que la Confédération des syndicats nationaux (CSN) avait tenté de syndiquer et elle a mis à pied leur personnel sous prétexte d’insolvabilité financière. Les efforts faits par la CSN en vertu du Code du travail du Québec pour faire rétablir les travailleurs et travailleuses dans leur emploi ont échoué.
Décisions des tribunaux dans la saga de Wal-Mart : En 2010, la Cour suprême du Canada a convenu que Wal-Mart avait le droit de fermer pour des raisons financières son magasin de Jonquière, au Québec, comme la multinationale l’a fait en 2005 et que cela n’avait rien à voir avec la possibilité de réussite d’une campagne de recrutement menée par les Travailleurs unis de l’alimentation et du commerce (TUAC). Toutefois, la même année, la Cour supérieure du Québec a approuvé une sentence arbitrale d’accorder au personnel du magasin en question le droit de demander des dommages-intérêts en raison de la fermeture, sentence que Wal Mart a porté devant la Cour d’appel du Québec. Nous attendons la décision de celle-ci.
Les conditions de travail des travailleurs étrangers temporaires ressemblent au travail forcé : En 2011, le CTC a demandé à l’OIT de statuer sur les conditions de travail des travailleurs et travailleuses étrangers temporaires qui semblent apparentées à des situations de travail forcé selon la Convention 29 de l’OIT.
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