Lettre de la Concertation pour Haïti au Ministre Fantino

La Concertation pour Haïti voudrait joindre sa voix à toutes celles qui se sont élevées pour dénoncer les nouvelles orientations de la politique canadienne, qui tournent le dos aux objectifs de développement pour préparer l’accueil de capitaux canadiens dans les pays en développement. L’ACDI aurait désormais pour principale fonction de faire la promotion d’intérêts commerciaux alors qu’il existe déjà d’autres agences dont c’est la mission.


Après votre discours prononce à Toronto le 23 novembre dernier devant le Club économique du Canada, Haïti fut le premier pays que vous avez visité. La situation dramatique à laquelle doit faire face ce pays a été largement documenté. Une des lueurs d’espoir pourrait être « exploitation d’importants gisements d’or. Des compagnies canadiennes détiennent déjà, avec leurs partenaires américains, des conventions ou des licences d’exploration ou d’exploitation couvrant plus de 15 % de tout le territoire

haïtien. Rappelons que les entreprises canadiennes assurent presque 50 % des activités minières dans le monde.


En matière de développement, toutes les études soulignent le rôle incontournable d’un solide cadre institutionnel. Plusieurs indicateurs peuvent renseigner sur l’existence ou non d’un tel cadre, par exemple la transparence dans les affaires gouvernementales, un faible niveau de corruption et l’égalité devant la loi. Sur ces points, Haïti se situe loin des premières places. Le spectacle de Jean-Claude Duvalier s’affichant publiquement est une proclamation continue de l’impunité qui règne dans ce pays. Ce cadre institutionnel suppose l’existence d’un État capable d’assumer ses responsabilités, mais aussi d’une société civile pouvant remplir pleinement son rôle.


Le gouvernement haïtien a récemment mis sur pied le Cadre de coordination de l’aide externe au développement (CAED). C’est certainement un pas dans la bonne direction.


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