Le Centre international de solidarité ouvrière (CISO) et son partenaire haïtien, l’Institut Culturel Karl Lévêque (ICKL), ont signé le 23 février 2009 à Port-au-Prince, une nouvelle entente qui permettra la mise en œuvre d’un projet de solidarité avec Haïti qui s’étendra sur trois ans intitulé : Konbit pour une construction démocratique et solidaire d’Haïti.

Francine Néméh, coordonnatrice, et Jean-François Michaud, chargé de projets, sont rentrés le 24 février 2009 d’une mission d’une semaine en Haïti. La mission du CISO visait à rencontrer ses partenaires haïtiens et les organisations paysannes et ouvrières qu’ils appuient, se familiariser avec le déroulement prévu des activités du projet qui démarre et établir les ententes et procédures administratives nécessaires à la bonne marche des choses pour les trois prochaines années.

Photo : L’équipe de l’Institut culturel Karl Lévêque (ICKL)

Fruit d’une longue histoire de solidarité entre les mouvements populaires et syndicaux du Québec et d’Haïti, ce projet qui se réalise essentiellement en Haïti sera mis en œuvre par l’ICKL, la Plateforme Haïtienne de plaidoyer pour un développement alternatif (PAPDA) et Antèn Ouvriye (Antenne Ouvrière), une association de volontaires vouée à l’information et à l’éducation aux droits du travail. Le CISO de son côté fera un travail d’information et d’éducation au Québec autour des différents enjeux couverts par le projet.

Soutenu financièrement par l’Agence canadienne de développement international (ACDI) et le Ministère des relations internationales du Québec (MRI), le projet Konbit pour une construction démocratique et solidaire d’Haïti, permettra d’appuyer les structures d’organisations paysannes, populaires et syndicales ainsi que des activités collectives d’économie solidaire, de formation, de concertation et de plaidoyer.

En appui aux femmes paysannes, le projet devrait permettre à celles qui sont membres des organisations ciblées, d’analyser leur situation, de la comprendre et de développer des stratégies leur permettant d’accroître leur influence dans les structures décisionnelles. La délégation du CISO a notamment eu la chance d’assister à une rencontre de formation, essentiellement axée sur la formulation d’un diagnostic sur la situation des femmes et de leurs revendications au sein du regroupement paysan dont elles font partie.

Toujours en milieu paysan, un programme de formation et d’appui à des initiatives d’économie solidaire permettra à des groupes de paysannes et de paysans de mettre en place des micro projets d’élevage, d’agriculture ou de services qui leur permettront de renflouer un temps soit peu leurs si maigres ressources. Avec ces organisations, on développera aussi le plaidoyer pour permettre au monde paysan l’accès au crédit rural.

En ville et en milieu ouvrier, le projet soutiendra des activités d’information et de formation sur les lois du travail. Des recherches et des outils pédagogiques seront produits. Feront partie des thèmes qui seront abordés, l’augmentation du salaire minimum, la réforme du code du travail et les impacts de la Loi HOPE, une loi garantissant l’accès hors taxe et sans quotas au marché des États-Unis et qui favorisera le développement de zones franches dans l’industrie textile en Haïti.

Des missions d’échanges, un stage et une tournée sont aussi prévus. Ils permettront de développer les liens de solidarité entre le Québec et Haïti en favorisant les échanges d’expériences et en faisant connaître plus largement les conditions de vie et de lutte des uns et des autres.

Nous avons été emballés par la solidarité, le courage, l’enthousiasme, la détermination et la créativité dont nous avons été témoins au fil de nos rencontres et de nos discussions. Merci à l’équipe de l’ICKL pour son accueil généreux et prévenant. Merci aussi à toutes celles et ceux qu’elle nous a permis de rencontrer et qui nous ont tant appris. Nous sommes fiers et heureux de ce partenariat renouvelé et nous nous engageons à vous impliquer autant que possible dans les activités qui en découleront et à vous en informer régulièrement.

Francine Néméh

Coordonnatrice

Centre international de solidarité ouvrière (CISO)