Le Canada doit condamner les crimes d’Israël

GAZA CITY, GAZA – APRIL 10: Palestinian women hold balloons and banners as they stage a demonstration to support the « Great March of Return » organized by Palestinians, in Rafaq town of Gaza City, Gaza on April 10, 2018. (Photo by Ashraf Amra/Anadolu Agency/Getty Images)

 

Le 30 mars 2018, des dizaines de milliers de Palestiniennes et Palestiniens ont manifesté pacifiquement dans la Bande de Gaza derrière la haute clôture, dans le cadre de la manifestation annuelle du Jour de la terre palestinien pour le droit de retour sur leurs terres confisquées et occupées par l’État israélien. Il est prévu que ce mouvement se poursuive pendant 6 semaines.

Violant plusieurs dispositions du droit international, l’armée israélienne a scandaleusement réprimé à balles réelles et de manière disproportionnée et indiscriminée cette expression légitime de la population assiégée, procédant méticuleusement à l’exécution sommaire de civils non armés. En moins de 2 semaines, 31 civils palestiniens, âgés de 18 à 45 ans ont été tués, dont un journaliste; près de 2000 autres ont été blessés. Pourquoi tuer des gens qui ne présentent aucune menace pour l’une des armées les plus sophistiquées du monde? Symboliquement, cela laisse entendre que la manifestation pacifique est beaucoup plus menaçante qu’une attaque armée pour Israël. Les protestations sont pourtant nécessaires : la bande de Gaza est sous un embargo illégal depuis 2006 qui affecte toute sa population au quotidien. On la qualifie de « prison à ciel ouvert », avec l’extrême densité de sa population, les carences d’accès à l’eau potable et à l’électricité, aux services de santé et d’éducation, à la nourriture et aux biens essentiels, dont l’entrée sur le territoire est contrôlée par Israël.

Le droit de retour des réfugiés est reconnu depuis 1948, dans la résolution 194 de l’Assemblée générale des Nations-Unies. Or, dès 1948, David Ben-Gourion, connu comme l’un des créateurs d’Isarël, déclarait : « Nous devons tout faire pour nous assurer qu’ils [les Palestinien.ne.s] ne reviendront jamais. » Les actions de l’armée israélienne montrent jusqu’où elle est prête à aller pour que cela se réalise.

 Dimanche, le ministre de la Défense israélienne a rejeté la demande d’Antonio Guterres, secrétaire général de l’ONU, et de Federica Mogherini, porte-parole de la diplomatie européenne, de mener une enquête indépendante sur l’attaque sanglante et disproportionnée du 30 mars dernier.
 Face à l’impunité totale de laquelle jouit présentement l’État d’Israël, nous condamnons fortement les agissements illégaux perpétrés afin de faire taire les populations palestiniennes qui ne font que défendre courageusement leurs droits et leur dignité.

Nous demandons au gouvernement canadien de mettre fin à son silence coupable quant à ces exactions qui briment notre dignité à toutes et tous. Nous lui demandons de suivre l’exemple de l’embargo qui avait visé le régime d’Apartheid d’Afrique du Sud et d’imposer un embargo militaire aux compagnies militaires israéliennes et aux compagnies impliquées dans les secteurs de l’armée et de la sécurité.

Nous ne nous tairons pas. Solidaire des revendications palestiniennes, le Centre international de solidarité ouvrière (CISO) ses membres syndicaux et plusieurs groupes de la société civile demandent la fin des représailles contre les civils de Gaza. Nous réclamons la pleine égalité des droits pour les Palestiniennes et Palestiniens. Nous exigeons la fin de l’occupation et de la colonisation. Nous demandons la fin de la complaisance envers le gouvernement d’Apartheid israélien qui a prouvé plus d’une fois qu’il est loin d’agir démocratiquement à l’égard des Palestiniennes et Palestiniens.

Ce texte est cosigné par les organisations suivantes:

Alternatives

Association québécoise des organismes de coopération internationale (AQOCI)

Comité de solidarité/Trois-Rivières (CS3R)

Confédération des syndicats nationaux (CSN)

Conseil central du Montréal métropolitain-CSN

Conseil régional FTQ Montréal métropolitain

Fédération des travailleurs et travailleuses du Québec (FTQ)

Fédération nationale des enseignantes et enseignants du Québec (FNEEQ-CSN)

Syndicat des Métallos

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