Qu’est-ce qu’un atelier de misère ?

Nous définissions un atelier de misère comme un espace de travail qui ne respecte pas les normes fondamentales du travail de l’OIT et la Déclaration universelle des droits de l’homme. Dans ces ateliers, les conditions de santé et sécurité sont mauvaises, les heures supplémentaires excessives, les salaires misérables, l’organisation collective des travailleuses et travailleurs combattue et les abus ainsi que le harcèlement fréquents.

On retrouve les ateliers de misère autant dans les pays appauvris, surtout dans les zones franches, que dans les pays enrichis. C’est un secteur de l’économie où travaillent majoritairement des femmes, souvent des travailleuses à domicile et des immigrantes sans papiers.

L’équivalent anglais dans la littérature est « sweatshop » : atelier où l’on sue, faisant référence à une usine où les travailleurs et travailleuses sont exploités. Tandis que le mot maquila ou maquiladora désigne une usine d’assemblage et fait plutôt référence aux usines qu’on retrouve au Mexique et en Amérique centrale.

QUELQUES CHIFFRES :

  • Environ 168 millions d’enfants dans le monde sont considérés comme des travailleuses et des travailleurs. Sur ce nombre, au moins 50 % sont impliqués dans des travaux considérés comme dangereux. (Source CSI, 2016)
  • Près de 21 millions de personnes sont considérées comme des travailleuses et travailleurs forcés : servitude de dette, traite des êtres humains et esclavage moderne. Les populations les plus vulnérables sont les femmes et filles ainsi que les populations migrantes. (Source OIT, 2015)
  • Dans le monde, les femmes gagnent en moyenne 77 % de ce que les hommes gagnent et elles occupent plus souvent des emplois informels. (Source OIT, 2016)
  • Le nombre de travailleurs occupant un emploi vulnérable a augmenté de 27 millions depuis 2012 et se chiffre actuellement à 1,44 milliard dans le monde entier. L’Afrique subsaharienne et l’Asie du Sud comptent plus de la moitié des emplois vulnérables dans le monde, trois travailleurs sur quatre occupant un emploi vulnérable dans ces régions. (Source OIT, 2015)
  • Dans les chaines d’approvisionnement de 50 grandes entreprises, 94 % des travailleuses et travailleurs font partie d’une main-d’œuvre cachée qui n’a pas de lien direct avec la société mère. (Source CSI, 2016)

La CQCAM milite en réaction à l’existence d’ateliers de misère un peu partout à travers le monde. C’est pourquoi nous faisons la promotion d’outils en vue d’améliorer les conditions de travail des populations marginalisées et vulnérables.