Amérique centrale, Chiapas, Québec
Dans le cadre des Journées québécoises de la solidarité internationale (JQSI) portant sur la démocratie et la participation citoyenne, le CISO, le
SLAM, le
CDHAL,
Développement et Paix et
l’AQOCI ont organisé un panel inspirant sur les luttes actuelles pour la défense des droits et des territoires!
source: CISO et SLAM
Partout dans le monde, des gens s’organisent et luttent ensemble pour défendre leurs droits et leurs territoires, pour bâtir un rapport de force face à des acteurs économiques et politiques puissants et influents auprès des gouvernements et dans la société, dont en particulier les compagnies transnationales à la recherche de profits et les grands détenteurs de capitaux. Les obstacles et les risques sont énormes, et pourtant les collectivités, défenseurs et défenseuses de droits continuent à se mobiliser. Ils font preuve d’une détermination et d’une pugnacité exemplaire, allant jusqu’à mettre leur réputation, leur sécurité, voire leur vie en danger.
Devant le caractère systémique des violences et des pratiques de criminalisation et d’intimidation que vivent les mouvements et les groupes communautaires défendant leurs droits et leur territoire, nous avons choisi de donner la parole à des militant.e.s du Chiapas, d’Amérique centrale et du Québec pour discuter de leurs luttes actuelles, de leur manière de s’organiser collectivement et de se protéger, ainsi que du rôle que peut jouer la solidarité internationale pour libérer leur espace de dissidence, en faveur d’une plus grande justice et d’une plus grande démocratie populaire. Qu’est-ce qui les pousse à poursuivre leurs mobilisations, à continuer à prendre parole dans ces environnements extrêmement hostiles, malgré les risques? Quels sont les piliers démocratiques du droit à un environnement sain? Quelles pistes d’action pouvons-nous porter ici en solidarité avec ces groupes?
PANÉLISTES
Elvin Hernandez est le coordonnateur de la fondation ERIC – Radio progreso au Honduras. Il est un chercheur hondurien, spécialisé dans les droits de la personne. Il accompagne la communauté de Guapinol dans sa lutte pour préserver sa rivière et son territoire à la suite de l’exploitation de leur parc national naturel par une minière de fer. La vallée de ce parc a aussi fait l’objet d’une exploitation intensive de monoculture de palme, d’où une immense pression sur les ressources d’eau du territoire. En tant qu’enquêteur sur les droits de la personne pour ERIC-Radio Progreso, Elvin Hernández suit, étudie et rend compte des violations des droits de la personne et de l’environnement dans certaines des communautés les plus démunies du Honduras.
Libertad Díaz Vera est une activiste mexicaine pour la défense de l’eau et du territoire. Membre du Front populaire de défense de Soconusco (FPDS) sur la côte du Chiapas, elle fait partie du Réseau mexicain des femmes et des hommes affectés par l’exploitation minière (REMA). Éducatrice populaire, elle a documenté et énoncé les violations des droits des personnes par les projets extractifs.
Leocadio Juracan a rejoint le CCDA en 1988 devant les grandes injustices de l’exploitation et de la dépossession des terres de ses compatriotes paysans et autochtones.Dans son parcours, Leocadio a lutté pour les droits humains et les conditions de travail des paysannes et des paysans autochtones du Guatemala. Actuellement, il occupe plusieurs rôles au sein du CCDA et de son militantisme dans le pays. Il fait partie de la direction politique de l’organisme. Il est le directeur national de l’agriculture au CCDA et porte-parole du mouvement indigène et paysan dans la campagne pour stopper les évictions. En bref, il est l’expert au CCDA en agriculture, en récupération historique et régularisation des terres et au développement des moyens de subsistance dans les communautés paysannes mayas des départements de Sololá et du Suchitepéquez au Guatemala.
En 2010, Leocadio a été forcé à l’exil, parce qu’il était menacé et s’est alors réfugié pendant près d’un an au Canada, à Vancouver. Mais, cela ne l’a pas empêché de poursuivre son militantisme, car en 2015, il a été élu député au parti Convergence pour la révolution démocratique (CRD). Et, il a aussi participé au forum des parlementaires lors du Forum social mondial de Montréal, à des ateliers sur l’extractivisme et les compagnies minières, les droits humains ainsi que le commerce équitable. Ainsi, après avoir terminé son mandat, il est de nouveau au CCDA pour travailler à la promotion du « Café Justicia » et à la réalisation de plusieurs autres projets en développement communautaire, en atténuation des changements climatiques et en souveraineté alimentaire.
Dalila Santiago fait partie de la direction du Comité municipal de défense des biens naturels et publics de Tocoa, qui défend le territoire contre le projet minier Guapinol. Et qui, il y a moins de deux mois, a perdu Juan López, qui a coordonné cet organisme jusqu’au jour où il a été assassiné. Elle fait partie de la direction du Comité municipal de défense des biens naturels et publics de Tocoa, qui défend le territoire contre le projet minier Guapinol. Et qui, il y a moins de deux mois, a perdu Juan López, qui a coordonné cet organisme jusqu’au jour où il a été assassiné.
Aidan Gilchrist-Blackwood est coordonnateur de réseau du Réseau canadien de reddition de compte des entreprises depuis 2022. Aidan a auparavant travaillé comme consultant pour Mines Alerte Canada et dans le secteur communautaire de Montréal. Il est titulaire d’une maîtrise en sciences politiques de l’Université McGill, où il a été membre du McGill Research Group Investigating Canadian Mining in Latin America (MICLA).
Dominique Peschard milite activement à la Ligue des droits et libertés depuis 2001 dont il a été président de 2007 à 2015. Il a fait de nombreuses interventions publiques et présentations sur des enjeux de droits humains. Il milite présentement dans le comité Surveillance des populations et intelligence artificielle et dans le comité Environnement de la Ligue des droits et libertés.
Bilan de l’événement
L’événement a été un franc succès, avec près de 75 personnes présentes sur place et en ligne! Un grand merci à l’Association des travailleurs grecs du Québec pour la salle, à tous.tes les panélistes et les personnes présentes. Le Canada et ses entreprises transnationales sont coupables de violation des droits humains et des territoires. La mobilisation doit continuer afin que les personnes affectées puissent enfin obtenir justice!
Crédit photo: Maïka Desjardins
Crédit photo: Maïka Desjardins