Honduras : Regard sur la crise
Communiqué de presse – Tegucigalpa, 30 juillet 2009
La Mission Internationale dénonce la répression brutale contre les manifestations pacifiques au Honduras
La Mission Internationale de Solidarité, d’Observation et d’Accompagnement au Honduras dénonce la répression brutale du Gouvernement de facto du Honduras, avec à sa tête le golpiste Roberto Micheletti, contre des milliers de personnes qui manifestent aujourd’hui contre le Coup d’Etat, dans le cadre de l’appel à la Grève nationale générale du secteur public les 30 et 31 juillet. Le Front National contre le Coup d’État organise depuis 33 jours des mobilisations quotidiennes.
La Mission Internationale de Solidarité, d’Observation et d’Accompagnement, organisée par le Réseau Bi-régional ‘Enlazando Alternativas’, dénonce devant la Communauté Internationale l’action des troupes de l’Armée et des forces spéciales de la Police Nationale du Honduras, qui ont attaqué aujourd’hui des milliers de manifestants pacifiques, avec des armes à feu, des projectiles en bois et en caoutchouc et des gaz lacrymogènes – également lancés depuis des hélicoptères -.
Le Comité des Familles de Détenus Disparus au Honduras (COFADEH) informe qu’il y a des centaines de blessés (parmi lesquels des journalistes) et de détenus. Nous avons observé que de nombreuses femmes ont été victimes de violence policière et militaire, et nous avons recueilli des témoignages de manifestantes qui ont été maltraitées et frappées brutalement (des coups à caractère sexuel ont été reportés ainsi que des menaces de viols). Des mineurs ont par ailleurs été agressés et détenus.
Cofadeh informe que plus d’une centaine de personne ont été blessées à l’occasion de l’expulsion violente menée par la Police et l’Armée près de Tegucigalpa, et un professeur et membre de la Copemh (Confédération des Professeurs d’Education Moyenne du Honduras) a reçu un tir par balle à la tête et est entre la vie et la mort. Roger Abraham Vallejo Soriano (38 ans) a été blessé alors que les manifestants, parmi lesquels de nombreux professeurs, réalisaient une action de protestation pacifique et occupaient une route, dans le cadre du premier jour de grève nationale du secteur public contre le Coup d’Etat. Le professeur est actuellement soigné à l’Hospital Escuela où les médecins tentent de lui sauver la vie.
Nous exigeons le respect de l’intégrité physique et morale des personnes qui manifestent contre le Coup d’Etat et le Gouvernement de facto de Roberto Micheletti, et des journalistes qui couvrent les mobilisations dans l’exercice de leur profession. Nous demandons également la libération immédiate des personnes détenues arbitrairement.
Les Membres de la Mission Internationale de Solidarité, d’Observation et d’Accompagnement se sont rendus avec les organisations de Droits Humains au Poste de Police du quatrième secteur de la capitale hondurienne, où sont détenues près de 80 personnes, afin de rendre compte du traitement reçu par les personnes maintenues en détention. Nous avons observé des blessures graves chez les détenus du fait des coups reçus.
Parmi les personnes blessées on trouve Carlos H Reyes, Coordinateur du Front National contre le Coup d’Etat, Président du Syndicat STIBYS, dirigent du Bloc Populaire et candidat officiel indépendant à la Présidence de la République. Juan Barahona, l’autre coordinateur du Front National contre le Coup d’Etat, est également détenu.
Le Front National contre le Coup d’Etat, à l’initiative de l’appel à manifestation, dénonce les actes répressifs qui ont lieu à d’autres endroits du pays où se déroulent des blocages de routes et des manifestations.
Malgré la forte répression, le Front National contre le Coup d’État annonce la poursuite des mobilisations.
« Vous, organismes internationaux, faites quelque choses pour nous, il faut mettre un terme à tant de violence », nous implore une professeur agressée lors de la manifestation et qui s’est réfugiée dans le Centre d’Etude de la Femme à Tegucigalpa.
La Mission Internationale de Solidarité, d’Observation et d’Accompagnement est composée de : Nora Cortiñas, Mères de la Place de Mai-Ligne Fondatrice / Jubilé Sur (Argentine) Thomas Wallgreen, Conseiller du Parti Social-démocrate de Finlande à Helsinki / Coalition for comprehensive democracy – Vasudhaiva kutumkakam (Finlandia) Mauricio Valiente, Commission Espagnole d’Aide au Réfugié-CEAR (Espagne) le Père Efrén Reyes, du Service International Chrétien de Solidarité avec les Peuples d’Amérique latine (SISCAL) Oscar Romero, SICSAL (El Salvador) Claire Chastain, Relations Internationales du Parti Communiste Français – Parti de la Gauche Européenne (France) Martha Figueroa Mier, Marche Mondiale des Femmes (Méxique) Bernadete Esperança Monteiro, Marche Mondiale des Femmes (Brésil) Tom Kucharz, Ecologistas en Acción /Transnational Institute (Espagne)
La Mission Internationale de Solidarité, d’Observation et d’Accompagnement au Honduras, à laquelle participe des réseaux, mouvements sociaux et ONG, des organisations de Droits Humains et des responsables politiques d’Europe et d’Amérique latine, est organisée par le Réseau birégional Europe – Amérique latine et Caraibe ‘Enlazando Alternativas’.
Plus d’information:
+504 – 898 52 607 / +504 – 964 23 566 / +504 – 965 93 265
/ +504 965 91 621
Actualités
Pour rester à l’affût de l’actualité qui se déroule au Honduras, nous vous invitons à consulter ce site alimenté par le mouvement de résistance au Honduras (en espagnol) http://movimientos.org/honduras.php
19 août 2009 – «Honduras : la répression et les violations se poursuivent»
Un article publié sur le site de la Confédération syndicale internationale (CSI)
10 août 2009 – « 11 août : Journée de solidarité internationale avec le Honduras »
Un article publié sur le site de la Confédération syndicale internationale (CSI)
2 juillet 2009 – Le CTC condamne le coup au Honduras
Le Congrès du travail du Canada (CTC) condamne le renversement de la démocratie par les militaires du Honduras et appuie toutes les demandes de l’Organisation des États américains (OEA) pour le retour immédiat, sécuritaire et inconditionnel du président constitutionnel Manuel Zelaya qui a été démocratiquement élu.
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