Droits et Démocratie doit demeurer indépendant et non partisan

 

À la lumière de la nomination de M. Stéphane Bourgon au poste de directeur des communications, relations gouvernementales et planification stratégique à Droits et Démocratie, nous, organisations de la société civile, qui souhaitons défendre la liberté d’expression et la démocratie, sommes extrêmement préoccupées par la poursuite des nominations partisanes au sein de cet organisme.

Rappelons que la crise qui secoue Droits et Démocratie a été initiée par une politisation indue du Conseil d’administration, dont plusieurs membres sont reconnus pour être d’allégeance conservatrice et allianciste. En mars dernier, le gouvernement fédéral nommait Gérard Latulippe président de Droits et Démocratie. Est-il besoin de rappeler que M. Latulippe, ex-candidat de l’Alliance canadienne, a été le lieutenant québécois du chef de l’Alliance de l’époque, Stockwell Day. Aujourd’hui, la chaîne des nominations partisanes du gouvernement se poursuit avec la nomination de M. Bourgon, ancien candidat conservateur dans la région de Montréal (Repentigny). M. Bourgon est un avocat spécialisé dans la défense de dirigeants accusés de crimes de guerre et de génocide.

Bien que la fonction d’avocat de la défense dans des procès de crimes contre l’humanité soit essentielle, cette nomination indique un manque de sensibilité quant à un volet important de l’action de Droits et Démocratie et peut envoyer un message pour le moins ambigu aux organisations de défense des femmes et enfants victimes de violence sexuelles qui comptent sur le soutien de Droits et Démocratie. Au-delà des compétences professionnelles de M. Bourgon, nous nous demandons comment Droits et Démocratie pourra continuer à promouvoir les pratiques démocratiques à travers le monde alors qu’il lui est impossible d’en assurer le respect au sein même de l’organisation. Droits et Démocratie doit demeurer une organisation indépendante et non partisane comme le veut son mandat confirmé par le Parlement canadien lors de sa création. Il en va de la crédibilité même de l’organisme ici et auprès de ses nombreux partenaires
étrangers. Il en va également de la vitalité de nos instances démocratiques selon le principe de la saine gouvernance. Il est plus que temps de rectifier le tir à Droits et Démocratie.

Le comité de coordination de la Coalition Pas de démocratie sans voix!
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Analyste
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