Déclaration de solidarité avec le peuple mexicain à signer!
Devant la grave crise des droits humains que subit présentement la population mexicaine et suite au stage intersyndical du CISO au Mexique qui a eu lieu du 3 au 14 décembre 2017, le CISO, le Comité pour les droits humains en Amérique latine (CDHAL) et le le Réseau québécois sur l’intégration continentale (RQIC) vous invitent à aller signer cette déclaration de solidarité en ligne à titre individuel ou organisationnel :
Déclaration de solidarité avec le peuple mexicain
Alors que le Canada est en pleine renégociation de l’ALENA et prétend vouloir défendre les droits des travailleuses et travailleurs dans ce cadre, la population mexicaine subit aujourd’hui une grave crise des droits humains, avec l’adoption d’une loi sur la sécurité intérieure et d’un projet de réforme de la loi fédérale du travail. Le Canada, s’est engagé à ne pas commercer avec les pays qui ne respectent pas les droits humains. Il a ainsi la responsabilité de faire pression sur le gouvernement mexicain pour que les droits des populations mexicaines et des groupes sociaux soient respectés, que ce soit la liberté d’expression, le droit d’association ou le droit à la vie.
La situation des droits humains est non seulement préoccupante, mais est entrée dans une crise majeure au Mexique en ce moment. Une détérioration de la situation humanitaire a cours depuis quelques années et des centaines, voire des milliers de personnes, ont été assassinées ou disparues dans une impunité totale à près de 97% des crimes perpétrés dans le pays.
À l’heure actuelle, tout porte à croire que la stratégie de militarisation implantée par le gouvernement mexicain depuis 2006 est loin d’améliorer la situation des droits humains et a mené à une recrudescence de la violence au pays, avec 120 000 morts et plus de 31 000 disparus en dix ans. Le taux de violation des droits humains a également atteint des niveaux sans précédent : entre 2006 et 2014, il y a eu plus de 1 273 plaintes pour des actes de torture commis par des militaires.
La stratégie de « guerre » du gouvernement mexicain est hautement préoccupante et normalise l’état d’urgence ainsi que les actions des forces militaires en matière de sécurité publique. Plusieurs dispositions du projet de Loi sur la Sécurité intérieure contreviennent directement à la Constitution politique de l’État mexicain.
De plus, en décembre, le gouvernement mexicain et deux centres syndicaux corporatifs ont soumis leur proposition d’amendements à la Loi fédérale du travail (LFT). La nouvelle session du Congrès a débuté le 1er février et les sénateurs en débattent en ce moment. La Réforme du travail, qui a été soumise au Congrès et qui risque d’être adoptée, représente l’atteinte la plus grave des cent dernières années aux droits des travailleurs et travailleuses au Mexique. Elle prétend faire en sorte que les conditions de travail ne dépendent plus de la réalité et de la nature du travail mais bien d’ententes discrétionnaires entre sous-traitants et patrons, qui feraient en sorte que ces derniers se débarrassent de toute responsabilité en matière de travail. La Réforme rendra l’accréditation syndicale quasi-impossible pour les syndicats qui défendent réellement les droits des travailleuses et travailleurs, qui ne représentent actuellement que 10% des syndicats mexicains. Elle porte une atteinte grave à la sécurité d’emploi en laissant les mains libres à la partie patronale, qui pourrait à tout moment renvoyer un travailleur sans désormais avoir l’obligation d’aviser par écrit du renvoi et de fournir un justificatif.
La Coordination nationale du Front authentique du travail (FAT) dénonce fermement la proposition du parti politique au pouvoir, le PRI et ses dispositions, telles que la suivante: « l’organisme chargé de l’enregistrement des conventions collectives restera sous le contrôle des syndicats jaunes (« charros ») et des avocats des parties patronales ». Le réseau du CISO s’est d’ailleurs mobilisé pour dénoncer la réforme du travail et l’adoption de la loi sur la sécurité intérieure en co-organisant avec le CDHAL une manifestation devant le Consulat mexicain le 15 décembre dernier, au retour du stage intersyndical au Mexique et en invitant ses membres à signer une déclaration de plusieurs syndicats mexicains la dénonçant. En seulement 3 jours, ce sont 10 organisations syndicales et de la société civile québécoises et canadiennes qui ont appuyé solidairement nos partenaires mexicains.
Dans la foulée de la ronde de négociations pour l’ALENA au Canada, le syndicat américain AFL-CIO soutient solidairement l’initiative du FAT dans la dénonciation de la réforme des lois du travail au Mexique et exhorte Robert Lighthizer, le représentant américain au commerce chargé des négociations pour l’ALENA, de faire pression sur le gouvernement mexicain pour assurer une protection adéquate des droits des travailleur.e.s.
À l’occasion de la rencontre de la société civile (Forum « Les peuples et la planète avant le profit ») à Montréal en marge des négociations sur l’Accord de libre-échange nord-américain, le Centre international de solidarité ouvrière (CISO) et le Réseau québécois sur l’intégration continentale (RQIC) ont lancé la déclaration dénonçant les dangers du libre-échange sur les droits humains et sur la souveraineté de l’État mexicain. Nous invitons les organisations et les individus à l’appuyer. Nous vous invitons à ajouter rapidement votre nom et celui de votre organisation, en remplissant ce formulaire :
Déclaration de solidarité avec le peuple mexicain
Ce message sera transmis notamment à la coalition Mexico mejor sin TLC, à l’occasion de la septième ronde de négociation, qui aura lieu à Mexico du 25 février au 3 mars 2018. La coalition Mexico mejor sin TLC consiste en un regroupement de plus de 100 organisations syndicales, de la société civile et de producteurs agricoles.