Mexique
Entre le 23 février et le 4 mars dernier 2020, une délégation intersyndicale composée de 10 militant.e.s syndicaux, coorganisée par le CISO et le Front authentique du travail (FAT), organisations partenaires depuis plus de 30 ans, a rencontré et discuté avec de nombreux groupes et organisations mexicaines.
Objectifs généraux du stage:
- Prendre connaissance de la situation des travailleuses et des travailleurs au Mexique en matière de droits syndicaux et de droits humains ;
- Échanger avec des militant-e-s mexicain-es sur des luttes et des enjeux d’actualité qui affectent les travailleuses et travailleurs au Québec comme au Mexique, dont les changements climatiques, la transition juste, l’extractivisme et les droits des communautés autochtones, les accords de libre-échange et les chaînes d’approvisionnement et la privatisation des 11 services public.
- Favoriser le développement de liens de solidarité entre des organisations québécoises et mexicaines.
Aperçu du stage
Au cours de journées bien remplies, nous avons pu rencontrer des groupes syndicaux, de défense des droits humains et de défense des droits des paysans, de l’environnement et des territoires.
Le stage s’est déroulé dans la ville de Mexico et à Dolores Hidalgo, dans l’État de Guanajuato, ce qui a permis aux stagiaires de visiter le projet du FAT et du CISO, visant l’organisation des travailleuses et travailleurs du recyclage informel, aussi appelés « pepenadores ». Les pepenadores nous ont accueilli.e.s avec une énorme générosité et nous ont donné à plusieurs égards des leçons de solidarité et d’entraide, considérant aussi les conditions extrêmement difficiles dans lesquelles elles et ils travaillent au jour le jour. Les membres de l’Union nous ont en particulier parlé de leur fierté de contribuer à protéger l’environnement, de leur volonté d’apprendre encore et de rester uni.e.s pour avoir une voix plus forte et réussir à défendre leurs droits. La délégation a d’ailleurs rencontré plusieurs représentants de la municipalité de Dolores Hidalgo afin de transmettre les revendications des recycleuses et recycleurs de déchets en particulier : ne pas privatiser la gestion des déchets; maintenir leur accès dans le nouveau dépotoir, y mettre fin au dépôt illégal de déchets biochimiques dangereux, obtenir l’appui de la municipalité pour la mise en place d’un local ou de toilettes destinées à ces travailleuses et travailleurs.
L’engagement, le courage et la générosité des personnes rencontrées malgré les graves violations de droits et les dangers auxquels plusieurs s’exposent inspire et pousse à une grande admiration. En contrepartie, on ressort aussi de cette expérience porté par une grande indignation quant à l’injustice, causée notamment par la corruption; l’impunité (de 97 à 99% pour les assassinats et disparitions!); la violence généralisée, en particulier envers les femmes; les structures de pouvoir patriarcales; les inégalités grandissantes suite aux années de libre-échange et de néolibéralisme agressif; la prédation des terres et des populations par les grandes compagnies à la recherche de profits, plus spécifiquement les compagnies extractives qui causent une grave destruction environnementale.
Les membres de la délégation :
Pour consulter le rapport de stage: Constats d’une mission intersyndicale de solidarité (Mexique 2020)