Colloque international du 16 au 18 juin 2010
Les systèmes de représentation au travail: à la mesure des réalités contemporaines ?
47e Congrès de l’ACRI / Colloque international du CRIMT
16-18 juin 2010, Université Laval, Québec, Canada
Le monde du travail change, ce qui n’est pas sans conséquences sur les systèmes de représentation. Protéiformes, les milieux de travail évoluent sous l’influence des nouvelles technologies de l’information, de la transnationalisation de la production et des services, de la mondialisation de l’économie et de la crise financière, tandis que l’accession des femmes au marché de l’emploi, la migration des travailleurs et la plus grande diversité ethnique participent à la recomposition de la main-d’oeuvre. De nouvelles valeurs viennent modifier les attentes relatives à l’équilibre entre la vie professionnelle et la vie personnelle. L’éclatement des formes d’emploi modifie le rapport au travail et limite la capacité de chacun à maîtriser sa destinée, augmentant ainsi les disparités entre ceux que l’on appelle les « gagnants » et les « perdants », ce qui a d’importantes répercussions sur l’égalité des chances dans nos sociétés. La recherche d’avantages concurrentiels, par la flexibilisation et l’adoption de pratiques de gestion à haut rendement, incite certaines entreprises à promouvoir la participation des salariés, le dialogue social et le partenariat, tandis que d’autres remettent en question la pertinence de la représentation au travail, voire cherchent tout bonnement à l’esquiver.
Ces nouvelles réalités heurtent de front la notion traditionnelle de représentation au travail. Façonnés en grande partie au cours des décennies qui ont précédé l’apogée de l’ère industrielle (l’année 2010 marquera, incidemment, le 75e anniversaire du Wagner Act, qui a établi certaines des assises de la représentation des salariés aux États-Unis et au Canada), les systèmes de représentation au travail des pays les plus industrialisés ont été construits sur le modèle de l’emploi masculin à temps complet. De même, l’organisation fordiste du travail, dans laquelle la représentation collective, le plus souvent par des syndicats au moyen de la négociation collective, permettait de conjuguer, dans une certaine mesure, la prise de parole ouvrière et l’efficience organisationnelle, enrichissant de ce fait la qualité de la démocratie dans les sociétés industrielles. Or se pose aujourd’hui la question de l’efficacité de ces systèmes, et notamment de leur accessibilité, de leur adéquation eu égard à la nature et à la cohésion des groupes à représenter et de la possibilité de bonifier ces systèmes par l’ajout de nouveaux droits, tout en préservant leur cohérence d’ensemble. Des questions tout aussi légitimes se posent concernant: l’accès inégal aux moyens d’expression, selon que l’on œuvre dans les services publics ou dans le secteur privé, la possibilité d’être performant à la fois sur les plans social et économique et, enfin, la capacité des acteurs collectifs – existants et émergents – de négocier ces transitions, de relever les défis qu’elles leur posent et d’ériger des systèmes de représentation adaptés aux nouvelles réalités du monde du travail.
Ce diagnostic soulève d’importantes questions en regard des transformations des systèmes de représentation au travail, notamment lorsque appréhendées dans une perspective comparative.
- Quels sont les principes fondateurs qui ont contribué au développement des différents systèmes de représentation au travail ? Les conditions qui en sont à l’origine sont-elles toujours d’actualité ?
- Comment les différents régimes de représentation au travail traitent-ils des enjeux propres aux milieux de travail contemporains ? Avec quels résultats pour les travailleurs et leurs familles, les entreprises et leurs dirigeants, les gouvernements et autres parties prenantes de la société ?
- Quels sont les modèles et qui sont les acteurs émergents susceptibles de favoriser l’avancement des droits des travailleurs, leur expression et leur représentation ? Quelle est la cohérence, l’efficacité et la force potentielle de ces sources et systèmes concurrents ? Quelles sont les stratégies déployées par les acteurs pour en traiter ?
- Quels genres de politiques publiques, d’acteurs, d’expériences, de stratégies, de capacités, d’aptitudes et de recherches sont nécessaires pour repenser la représentation des travailleurs dans ce nouveau contexte ?
Ces questions, et toutes autres permettant d’approfondir notre compréhension des dynamiques actuelles et futures de la représentation au travail, seront au centre d’un colloque international qui se déroulera à Québec, au Canada, du 16 au 18 juin 2010. Ce colloque est le fruit d’une collaboration entre le Centre de recherche interuniversitaire sur la mondialisation et le travail (CRIMT) et l’Association canadienne des relations industrielles (ACRI). Le CRIMT s’est engagé à organiser – suivant une architecture ouverte – un colloque international sur les systèmes de représentation au travail, et ce, en tant qu’élément central de son projet Building Institutions and Capabilities for Work and Employment in a Global Era: The Social Dynamics of Labour Regulation, subventionné par le programme des Grands travaux de recherche concertée (GTRC) du Conseil de recherches en sciences humaines du Canada (CRSH). Et puisque l’ACRI organise un congrès annuel, il a été décidé que ce colloque thématique serait son 47e. D’autres partenaires se joindront également à cette initiative.
Le colloque se déroulera à l’Université Laval, dans la magnifique ville de Québec. Tantôt en anglais, tantôt en français, les conférences qui y seront prononcées feront écho aux multiples disciplines des sciences sociales et toucheront les champs des relations industrielles et des relations de travail, de la gestion des ressources humaines, du droit du travail et du droit social, des études syndicales, de la sociologie du travail et à toutes autres disciplines qui s’intéressent à l’étude du travail et de l’emploi. Les participants proviendront des milieux universitaires, des ministères et des organismes chargés de l’élaboration des politiques publiques en matière de travail et d’emploi, et du marché du travail, qu’ils soient dirigeants d’entreprises, syndicalistes, conseillers juridiques ou membres d’autres organismes représentatifs.
L’Association canadienne des relations industrielles (ACRI) est une association professionnelle pancanadienne qui a pour but de promouvoir la discussion, la recherche et la formation dans le domaine des relations industrielles. L’ACRI est ouverte à toute personne qui s’intéresse aux relations industrielles, au travail et à l’emploi, dans toutes ses dimensions : relations patronales-syndicales, droit du travail, gestion des ressources humaines, syndicalisme, etc. L’ACRI regroupe des spécialistes du monde du travail provenant des milieux syndical, patronal, gouvernemental et universitaire. Pour de plus amples informations, veuillez visiter le site Internet de l’ACRI