Archive pour la catégorie ‘accueil’

Haïti au bord du gouffre ! Appel intersyndical et international de solidarité avec le peuple haïtien

jeudi 18 avril 2024

Des pneus sont en feu en début février 2019 à Hinche, Haïti. Source : VOA.

Douze organisations syndicales issues de la francophonie de Belgique, de France, de Suisse et du Québec unissent leur voix en solidarité avec le peuple haïtien, qui vit l’une des crises les plus graves de son histoire.

Elles appellent les mouvements sociaux de tous horizons à se joindre aux initiatives unitaires de solidarité avec Haïti qui se mettent en place dans leur pays et à la constitution d’une coalition internationale de solidarité avec Haïti qui soit la plus large possible.

Profondément préoccupées par le cours des évènements, les organisations signataires demeurent déterminées à appuyer les syndicats haïtiens, les travailleuses et travailleurs ainsi que la population haïtienne dans leur volonté d’aboutir à une transition ne répétant pas les erreurs du passé. Il importe ainsi de demander :

  • que la société civile ait sa place au sein du gouvernement de transition et dans l’élaboration, la mise en place et le suivi des étapes nécessaires à la restauration d’une stabilité démocratique;
  • que les syndicats soient présents lors des discussions sur la résolution de la crise, dont notamment lors des séances du Conseil présidentiel pour faire valoir les revendications et préoccupations des travailleuses et travailleurs;
  • que les États ayant voté la résolution 2699 (2023) à l’ONU empêchent le trafic d’armes et de munitions à partir de leur territoire vers Haïti;
  • que la priorité aille à  un soutien important aux forces de sécurité du pays, et qu’en toutes circonstances l’intervention de la Mission multinationale d’appui à la sécurité autorisée par le Conseil de Sécurité de l’ONU doit se faire en respectant l’autodétermination du peuple haïtien.

Les organisations impliquées soulignent enfin leur attachement aux droits des peuples à disposer d’eux-mêmes, et rappellent que le rétablissement d’un niveau minimum de stabilité ne peut passer que par une coalition de transition composée d’organisations sociales et politiques implantées dans la société haïtienne et portant des perspectives politiques qui s’attaquent aux causes sociales et économiques de la crise actuelle.

 

Nous vous invitons à consulter la déclaration en ligne afin de connaître le détail des revendications.

 

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Contacts médias :

Maude Messier, Centrale des syndicats du Québec (CSQ) :

514 213-0770

Simon Lajoie, Centrale des syndicats démocratiques (CSD) :

lajoies@csd.qc.ca, 514 662-5495

Amélie Nguyen, Centre international de solidarité ouvrière (CISO) :

nguyena@ciso.qc.ca, 514-383-2266 poste 225

Jason Brochu-Valcourt, Confédération des syndicats nationaux (CSN) :

jason.brochu-valcourt@csn.qc.ca, 438-989-3220

Jean Laverdière, Fédération des travailleuses et travailleurs du Québec (FTQ) :

jlaverdiere@ftq.qc.ca, 514 893-7809

 

Balado Militantisme, alternatives & réflexions : Qu’en est-il de l’industrie du textile en Haïti ?  

mardi 2 avril 2024

 

Deux nouveaux épisodes de notre balado Militantisme, alternatives & réflexions sont maintenant disponibles sur SoundCloud ! Cette série vous propose une réflexion sur le modèle de production et de surconsommation dans l’industrie du vêtement et de la mode à l’ère d’une économie mondialisée. 

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Nouveauté : Un quiz sur les dessous du textile

mardi 2 avril 2024

 

 

Le CISO est fier de vous présenter un nouvel outil éducatif complémentaire à la bande dessinée Les dessous du textile : Le vrai prix de nos jeans. Toute personne souhaitant sensibiliser un groupe aux enjeux de droits humains et environnementaux peut maintenant animer un atelier grâce au Quiz Les dessous du textile.

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Appel de la Coalition du Québec URGENCE Palestine

lundi 4 mars 2024

 

 

Face aux atrocités en cours à Gaza, le CISO se joint à la Coalition du Québec URGENCE Palestine composée de plusieurs organisations de la société civile basées au Québec.

 

À la suite d’une rencontre le 26 février 2024, nous avons rédigé une lettre en solidarité avec la population palestinienne. Nous souhaitons recueillir un maximum d’appui d’organisations et de personnalités publiques. Nous souhaitons également mobiliser un grand nombre de personnes pour une grande manifestation le 23 mars à 14h au Square Dorchester à Montréal.

 

 

Participez à la grande manifestation le 23 mars

 

Nous vous invitons à participer à la grande manifestation du 23 mars. Ce faisant, nous souhaitons créer un moment fort et à démontrer l’indignation d’un vaste éventail d’acteurs de la société civile au Québec face à ce génocide en cours.

  • Quand : 23 mars à 14 h
  • Où : Carré/Square Dorchester à Montréal (métro Peel)

 

Pour en savoir plus sur l’événement Facebook.

 

ENSEMBLE POUR GAZA ET LA PALESTINE!
ENSEMBLE POUR LA JUSTICE ET LA PAIX!

 

Depuis cinq mois, ce qu’Israël inflige à la population palestinienne de Gaza nous révolte et révolte une grande partie de la population québécoise : bombardements incessants; 29 782 personnes tuées, 7 000 disparues sous les décombres, 70 043 blessées (en date du 26 février 2024); infrastructures civiles massivement détruites; ambulances, personnels de santé et journalistes ciblés; déplacements forcés de plus de 75 % de la population; blocus plongeant toute la population dans des conditions d’insécurité alimentaire aigüe, voire de famine, et les privant d’eau potable, de médicaments et de carburant.

 

En seulement trois mois, 10 000 enfants avaient déjà été tués à Gaza, soit 20 fois plus qu’en Ukraine en 18 mois (500). Et, selon des experts de l’ONU, il est « sans précédent qu’une population civile entière souffre de la faim aussi complètement et aussi rapidement ».

 

Le 26 janvier, la Cour internationale de Justice (CIJ) a statué qu’il était plausible qu’Israël commette des actes de génocide à Gaza. La CIJ a ordonné à Israël de prévenir de tels actes et de « permettre la fourniture des services de base et de l’aide humanitaire requis de toute urgence ». Mais depuis, la situation a empiré, et Israël s’apprête maintenant à assiéger la ville de Rafah, à l’extrême sud de la bande de Gaza, et à forcer l’expulsion de 1,5 million de personnes qui y ont cherché un refuge ultime.

 

La position du Canada est honteuse

 

Face à ces crimes, le Canada a exprimé des « préoccupations » pour le sort de la population civile, mais il continue d’invoquer le droit d’Israël de « se défendre » sans aucune condamnation d’Israël pour ses innombrables violations du droit international. Depuis octobre dernier, il a autorisé un montant record d’exportations militaires vers Israël. Au lendemain de la décision de la CIJ, il a annoncé qu’il suspend son financement à l’agence de l’ONU pour les réfugié·e·s palestiniens (UNRWA) dont dépendent deux millions de personnes pour leur survie. Les actions du Canada révèlent sa complicité dans l’assaut criminel d’Israël contre Gaza et l’hypocrisie de son discours.

 

Pour la vie, la justice et la paix

 

Nous appelons la population québécoise à soutenir le droit à la vie du peuple palestinien en exigeant :

  • un cessez-le-feu immédiat et la libre circulation de l’aide humanitaire dans toute la bande de Gaza;
  • l’arrêt des exportations militaires canadiennes, directes et indirectes, vers Israël;
  • le rétablissement du financement canadien à l’UNRWA;
  • la levée du blocus de la bande de Gaza par Israël;

 

Nous appelons aussi la population québécoise à exiger la fin de l’occupation militaire et de la colonisation israéliennes en Palestine qui durent depuis des décennies et qui sont le fondement de la crise actuelle. Depuis 30 ans, les « processus de paix » bidon n’ont abouti qu’à plus de dépossession, de violence et d’humiliation à l’égard du peuple palestinien. Une solution juste et durable doit venir maintenant. Comme société civile québécoise, nous pouvons y contribuer en nous inscrivant, entre autres, dans le mouvement international de boycott, désinvestissement et sanctions (BDS).

 

IL N’EST PAS ANTISÉMITE DE DÉFENDRE LES DROITS DU PEUPLE PALESTINIEN!

 

Consultez l’appel en version PDF.

Parution publicitaire dans Le Devoir (16-17 mars).

 

Ajoutez votre nom dans la liste des signataires : Signez l’appel !

 

Nous invitons toutes les organisations et personnalités publiques intéressées à ajouter leur nom pour signifier leur appui à l’appel « Ensemble pour Gaza et la Palestine ! Ensemble pour la justice et la paix ! ».

 

Pour ce faire, veuillez envoyez un courriel en indiquant le nom de votre organisation ou votre nom à l’adresse suivante : urgencepalestine.qc@gmail.com.

 

Consultez la liste des signataires

 

Signataires (en date du 28 mars 2024) :

  • 234 organisations
  • 155 personnalités publiques

 

Matériaux visuels

 

Les matériaux visuels pour publiciser la manifestation dans vos réseaux sociaux sont maintenant disponibles.

 

Consultez les matériaux visuels.

 

N’hésitez pas à partager l’appel dans vos réseaux !

Appel à cotisation 2024-2025

mercredi 28 février 2024

 

Le Centre international de solidarité ouvrière (CISO) vous invite à devenir membre ou à renouveler votre adhésion au CISO pour l’année 2024-2025.

 

Les temps troubles à l’international nous rappellent l’importance de renforcer la solidarité internationale, en particulier envers les peuples et communautés les plus opprimés, les plus marginalisés, les plus vulnérabilisés.

 

Dans ce contexte, nous vous invitons à renouveler votre engagement envers le CISO et dans l’optique de la célébration prochaine de ses 50 ans de travail en faveur de la solidarité ouvrière, en 2025.

 

Le CISO demeure depuis toutes ces années votre organisation de solidarité intersyndicale de solidarité internationale. Votre appui est crucial pour lui donner un sens et une portée à la mesure de ses objectifs de transformation sociale pour un monde plus juste, plus démocratique, plus respectueux des droits humains et de l’environnement.

 

Le travail du CISO pour une transition juste

 

Depuis 1975, le CISO demeure la seule organisation intersyndicale de solidarité internationale au Québec et dans les Amériques. L’organisation et ses membres, syndicats et individus, militent depuis pour défendre les droits fondamentaux des travailleuses et des travailleurs, notamment le droit au travail décent, ici et ailleurs dans le monde.

 

Devenir membre du CISO, c’est appuyer concrètement ce travail d’éducation comme :

 

C’est aussi appuyer la réalisation, par nos partenaires, de projets d’organisation collective des travailleuses et travailleurs et de défense de leurs droits dans d’autres pays, comme le Mexique ou Haïti. En 2023, le CISO et des organisations syndicales alliées ont appuyé solidairement les démarches du Frente Auténtico del Trabajo (FAT). Ainsi, un syndicat indépendant a été créé dans l’usine INISA 2000, à Aguascalientes au Mexique. Cette maquiladora produit plus de 180 000 jeans par semaine pour de grandes compagnies telles Walmart et Amazon.

 

Depuis 2020, le CISO, en partenariat avec le FAT, appuie des initiatives d’économie solidaire et des projets de coopératives de travail dans différentes régions du Mexique à travers un programme de formation et d’accompagnement.

 

Votre appui est essentiel

 

Vos cotisations constituent un financement essentiel des activités du CISO. Il s’agit du seul revenu autonome lui permettant de poursuivre sa mission en toute indépendance.

 

Nous vous invitons à suivre nos activités sur nos pages Facebook et Instagram ainsi que sur notre site internet.

 

Nous vous remercions grandement de votre solidarité et espérons vous rencontrer lors de nos activités dans les mois à venir.

 

Modes de paiement

 

Notez que vous pouvez effectuer votre cotisation par chèque ou en ligne via PayPal,  ou encore par virement bancaire :

 

  • Émettre un chèque au nom du :
    Centre international de solidarité ouvrière (CISO)
    565, Crémazie Est, bureau 3500
    Montréal (Québec) H2M 2V6

 

  • Pour PayPal :

Remplissez le formulaire d’adhésion du CISO en choisissant le mode de paiement PayPal.

 

  • Pour un virement bancaire :
    Caisse Desjardins des travailleuses et travailleurs unis
    Transit : 92154-815
    565, boulevard Crémazie Est, bureau 2800
    Montréal (Québec) H2M 2V6
    Compte : 0551291

Client : Centre international de solidarité ouvrière (CISO)
565, Crémazie Est, bureau 3500
Montréal (Québec) H2M 2V6

 

Documents pertinents à consulter

 

Vous trouverez ci-dessous les documents pertinents à consulter :

Le CISO et 12 syndicats québécois demandent à Trudeau d’annuler la suspension du financement à l’UNRWA

mercredi 21 février 2024

 

 

Le CISO, appuyé par 12 syndicats québécois, demande au Premier ministre Justin Trudeau d’annuler la suspension du financement à l’UNRWA dans une lettre ouverte.

 

Dans une lettre appuyée par 13 présidences d’organisations du mouvement syndical québécois, le CISO fait part de ses grandes inquiétudes quant à l’annonce du gouvernement du Canada de suspendre le financement à l’Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA).

 

L’UNRWA demeure la seule organisation étant en mesure de couvrir les besoins sociaux et humanitaires à grande échelle sur l’ensemble de ce territoire. Faute de fonds, l’Office devra fort probablement cesser toutes ses activités d’ici la fin du mois.

 

Quant au motif même de la suspension, soit les allégations selon lesquelles des membres du personnel auraient été impliqués dans les attaques du 7 octobre, il est important de souligner que l’UNRWA a enquêté avec célérité.

 

Rappelons la décision de la Cour internationale de justice de l’ONU qui a conclu à des risques plausibles de génocide. En vertu de la Convention sur le génocide que le Canada a lui-même ratifiée, le Canada a la responsabilité de la faire respecter en droit international.

 

Au nom du CISO et de ses membres, plus de 65 syndicats représentant plus de 1,6 millions de personnes travailleuses et travailleurs au Québec, nous demandons au gouvernement du Canada d’infirmer sa décision de suspendre le financement à l’UNRWA jusqu’à la fin de l’enquête. La population palestinienne doit pouvoir continuer à recevoir l’aide dont elle a cruellement besoin, afin d’éviter la famine et les épidémies, de soigner les blessés et les malades, et de survivre.

 

Téléchargez la lettre complète en version PDF.

 

La lettre a également été publiée dans le Journal des alternatives – une plateforme altermondialiste, À bâbord ! et L’Aut’Journal.

Semaine du développement international : un balado solidaire maintenant disponible !

mercredi 21 février 2024

 

Le balado solidaire « Luttes paysannes d’ici et d’ailleurs : la souveraineté menacée par les transnationales » est maintenant disponible sur SoundCloud et Spotify ! Découvrez comment les paysannes et paysans d’ici et d’ailleurs luttent pour leur souveraineté alimentaire face à la menace des transnationales qui tentent d’imposer leurs mégaprojets énergétiques et agro-industriels au Honduras, au Mexique, au Guatemala, en Haïti et au Québec.

 

La Semaine du développement international (SDI) s’est déroulée du 4 au 10 février. Cette semaine vise à souligner la contribution des organismes de solidarité internationale canadiens et de leurs partenaires internationaux à la création d’un monde plus juste et équitable. La thématique de l’édition 2024 porte sur la souveraineté alimentaire.

 

Balado solidaire maintenant disponible

 

À cette occasion, nous lançons un balado solidaire liant les luttes paysannes d’ici et d’ailleurs à la souveraineté alimentaire et au respect des droits humains et des écosystèmes. Ce balado se veut être une synthèse du panel réalisé en novembre dernier lors des Journées québécoises de la solidarité internationale (JQSI). Replongez dans l’événement en écoutant les moments phares de chaque panéliste :

 

  • Avec Elvin Hernandez, de la fondation ERIC – Radio progreso, on découvre comment la communauté de Guapinol assure sa souveraineté alimentaire face à la menace de l’accaparement des terres par les compagnies minières au Honduras ;
  • Avec Cirio Ruiz Gonzàlez, du Consejo Regional del Café de Coatepec, on examine le rôle des luttes paysannes pour obtenir des prix justes pour le café au Mexique ;
  • Avec Neydi Juracan, du Comité Campesino del Altiplano, on comprend le rôle indispensable des femmes pour atteindre la souveraineté alimentaire au Guatemala ;
  • Avec Marie-Fausta Jean-Maurice, anciennement de l’Institut de Technologie et d’Animation (ITECA) et de Caritas Haïti, on explore comment les petits agriculteurs et les petites agricultrices assurent leur souveraineté alimentaire dans le contexte actuel d’Haïti ;
  • Avec Thibault Rehn, de Vigilance OGM, on s’interroge sur l’influence des lobbys d’OGM et des transnationales sur nos capacités à décider par nous-mêmes ce qui sera cultivé au Québec.

 

3 constats liés à la mission du CISO

 

Que peut-on apprendre de leurs précieux témoignages sur la solidarité internationale et intersyndicale dans les luttes ouvrières ? Le CISO vous présente ses trois constats particulièrement liés à sa mission :

  1. La résistance des paysan.ne.s vise l’organisation collective de travailleuse.eur.s dans le but d’améliorer leurs conditions de vie et de travail.
  2. La souveraineté alimentaire implique également de s’intéresser à l’accaparement des terres dans un contexte où le mouvement syndical milite pour une transition juste.
  3. La solidarité internationale et intersyndicale exige d’effectuer des actions de plaidoyer pour que le Canada ne soit pas complice du non-respect des droits humains en diminuant les capacités des peuples de décider eux-mêmes comment ils organisent leurs systèmes alimentaires.

 

Lisez l’article complet sur L’Aut’Journal ou le Journal Unité du Conseil central du Montréal métropolitain–CSN (CCMM-CSN).

 

Ce balado est co-réalisé par le Comité pour les droits humains en Amérique Latine (CDHAL), Développement et Paix, Solidarité Laurentides Amérique centrale (SLAM) et le Centre international de solidarité ouvrière (CISO).

 

Ce projet est rendu possible grâce à l’appui financier d’Affaires mondiales Canada dans le cadre de la Semaine du développement international. Cet événement est facilité au Québec par l’Association québécoise des organismes de coopération internationale (AQOCI).

La Concertation pour Haïti dénonce la menace grave d’une minière canadienne à la vie, à l’eau et à l’environnement en Haïti

lundi 19 février 2024

 

Alors que les bandes armées continuent de consolider leur emprise sur Haïti et que la moitié de la population est confrontée à une famine aiguë, la Concertation pour Haïti (CPH) alerte le public sur le lancement imminent des opérations d’une mine d’or par une société canadienne. Cela représente une grave menace sur cette nation caribéenne pour de graves dommages environnementaux et une diminution de l’approvisionnement déjà précaire en eau du pays.

 

La société Unigold, cotée à la bourse de Toronto, devrait obtenir bientôt une licence pour exploiter la concession Candelones, également connue sous le nom de Neita Sur, située à Restauracion, dans la province de Dajabon, à la frontière d’Haïti. La concession contiendrait 2,25 millions d’onces d’or et le permis donnerait à Unigold le droit exclusif d’extraire des minéraux métalliques pendant 75 ans. En avril 2023, la demande avait été étudiée par la Direction dominicaine des mines et envoyée au Ministère de l’énergie et des mines avec une recommandation positive.

 

Barrick Gold a également annoncé qu’elle avait acquis 60 % des droits d’exploration pour une autre concession connue sous le nom de Neita Norte; Unigold détient les 40 % restants.

 

Selon Unigold, les opérations minières nécessiteront le captage initial de l’équivalent de 28 piscines olympiques (70 000 mètres cubes) d’eau. En moyenne, il faut 500 000 litres d’eau pour extraire et laver un kilogramme d’or.

 

La CPH se solidarise avec les organisations locales qui ont exprimé leur inquiétude quant à la pollution des rivières Massacre et Artibonite, partagées sur l’île d’Hispaniola, par les opérations minières qui utiliseront du cyanure pour extraire le minerai d’or. Ces deux rivières sont d’importantes sources d’irrigation pour le riz et d’autres cultures essentielles à la sécurité alimentaire d’Haïti.

 

« Le modèle minier extractiviste conduirait à la contamination de l’eau dont nous avons tous besoin pour vivre, en plus d’autres dommages causés à la population paysanne » ont déclaré les jésuites de la République dominicaine et d’Haïti dans une déclaration datant de septembre 2023, et ont décrit la mine comme une « menace sérieuse ».

 

Le 4 février dernier, un regroupement d’associations dominicaines de la région déclarait : « Nous nous opposerons à toute exploitation minière, même s’il nous faudra pour cela offrir notre sang à la Terre-mère, pour la vie des générations futures. »

 

Haïti est le pays le plus vulnérable aux impacts du changement climatique en Amérique latine. La plupart des Haïtiens vivant en milieu rural doivent parcourir de longues distances pour trouver de l’eau et seuls 43 % d’entre eux ont accès à l’eau potable. La déforestation liée à la pauvreté a dégradé les bassins versants et les écosystèmes.

 

La CPH estime que les impacts des activités de la Unigold, une société canadienne qui bénéficie du soutien du gouvernement canadien, sont incompatibles avec les efforts des projets de développement canadiens pour protéger l’environnement, particulièrement les réserves d’eau, et réduire les impacts du changement climatique.

 

Elle réitère son appel au Canada, lancé dans son rapport de 2016 sur l’exploitation minière en Haïti1, d’assurer la reddition de compte des entreprises canadiennes opérant à l’étranger et lever les entraves juridiques existantes afin de permettre aux populations lésées par l’action des minières canadiennes dans les pays hôtes d’entamer des poursuites en justice au Canada.

 

Texte préparé par Mary Durran, Marcela Escribano, Jean-Claude Icart et Amélie Nguyen, membres de la CPH.

 

Fondée en 1994, la Concertation pour Haïti (CPH) est un regroupement d’organisations de la société civile et de membres individuels du Québec qui participent au mouvement de solidarité avec le peuple haïtien. La CPH essaie, de son mieux, d’accompagner la société civile haïtienne dans sa recherche de mieux-être, en œuvrant au niveau de la promotion des droits humains et des libertés fondamentales, de la justice sociale, du développement solidaire et de la sensibilisation du public d’ici.

 

Contact

Stéphie-Rose Nyot Nyot
Responsable des communications, AQOCI
514-437-8575 poste 107
communications@aqoci.qc.ca

 

Téléchargez la version PDF.

1 L’industrie minière en Haïti : enjeux et réalités, CPH 2016.

Semaine du développement international : un balado solidaire bientôt disponible !

mercredi 7 février 2024

 

Le CISO et ses partenaires lancent un balado solidaire à l’occasion de la Semaine du développement international 2024 ! Découvrez comment les paysannes et paysans d’ici et d’ailleurs luttent pour leur souveraineté alimentaire face à la menace des transnationales.

 

La Semaine du développement international (SDI) se déroule du 4 au 10 février. Cette semaine vise à souligner la contribution des organismes de solidarité internationale canadiens et de leurs partenaires internationaux à la création d’un monde plus juste et équitable. La thématique de l’édition 2024 porte sur la souveraineté alimentaire.

 

Balado solidaire bientôt disponible

 

À cette occasion, nous lancerons un balado solidaire liant les luttes paysannes d’ici et d’ailleurs à la souveraineté alimentaire et au respect des droits humains et des écosystèmes. Ce balado se veut être une synthèse du panel réalisé en novembre dernier lors des Journées québécoises de la solidarité internationale (JQSI). Replongez dans l’événement en écoutant les moments phares de chaque panéliste :

 

  • Avec Elvin Hernandez, de la fondation ERIC – Radio progreso, on découvre comment la communauté de Guapinol assure sa souveraineté alimentaire face à la menace de l’accaparement des terres par les compagnies minières au Honduras ;
  • Avec Cirio Ruiz Gonzàlez, du Consejo Regional del Café de Coatepec, on examine le rôle des luttes paysannes pour obtenir des prix justes pour le café au Mexique ;
  • Avec Neydi Juracan, du Comité Campesino del Altiplano, on comprend le rôle indispensable des femmes pour atteindre la souveraineté alimentaire au Guatemala ;
  • Avec Marie-Fausta Jean-Maurice, anciennement de l’Institut de Technologie et d’Animation (ITECA) et de Caritas Haïti, on explore comment les petits agriculteurs et les petites agricultrices assurent leur souveraineté alimentaire dans le contexte actuel d’Haïti ;
  • Avec Thibault Rehn, de Vigilance OGM, on s’interroge sur l’influence des lobbys d’OGM et des transnationales sur nos capacités à décider par nous-mêmes ce qui sera cultivé au Québec.

 

Tout au long de la semaine, nous vous proposons de découvrir nos panélistes avec un extrait de leur intervention. Restez à l’affût de nos réseaux sociaux pour un avant-goût du balado !

 

Ce balado est co-réalisé par le Comité pour les droits humains en Amérique Latine (CDHAL), Développement et Paix, Solidarité Laurentides Amérique centrale (SLAM) et le Centre international de solidarité ouvrière (CISO).

 

Ce projet est rendu possible grâce à l’appui financier d’Affaires mondiales Canada dans le cadre de la Semaine du développement international. Cet événement est facilité au Québec par l’Association québécoise des organismes de coopération internationale (AQOCI).

 

Nouvelle bande dessinée et programmation SDI

 

Dans une toute nouvelle bande dessinée par Val-Bleu, découvrez les combats de la militante féministe, écoféministe et écrivaine indienne, Vandana Shiva, pour la souveraineté alimentaire. Notez que des copies physiques sont disponibles au bureau du CISO pour toute personne intéressée. De plus, les organisations membres de l’AQOCI vous proposent une foule d’activités à ne pas manquer !

 

Pour en savoir plus sur la SDI.

Conférence RATTMAQ : Compte-rendu et solidarité internationale

mercredi 7 février 2024

Le 17 et 18 décembre dernier s’est tenue la Conférence internationale : Cultiver ensemble le travail décent du Réseau d’aide aux travailleuses et travailleurs migrants agricoles du Québec (RATTMAQ). Le CISO y a participé en donnant une présentation lors de l’atelier sur la solidarité internationale.

 

Cette conférence portait sur la défense et la protection des droits des travailleuse.eur.s migrants temporaires, particulièrement au Canada, au Mexique et au Guatemala. Parmi les activités, un atelier a été donné sur les réalités de travail dans les pays d’origine et la solidarité internationale, une des thématiques centrales du CISO.

 

L’atelier a été animé par la coordonnation du CISO avec les invité.e.s internationaux suivants :

  • Andrea Alejandra Salazar Loyola, Comité Fronterizo de Obrer@s (Comité des travailleurs frontaliers), Mexique
  • Leocadio Juracánm, Comité Campesino au Guatemala del Altiplano, Guatemala
  • Rosalba Calva Flores, Frente Autentico del Trabajo (Front authentique du travail, FAT), Mexique
  • Gabriel Allahdua, Justice 4 Migrant Workers et ancien travailleur migrant temporaire, Toronto

 

Allocution du Rapporteur spécial de l’ONU et réactions syndicales

 

La conférence a débuté par une allocution de M. Tomoya Obakata, rapporteur spécial de l’ONU sur les formes contemporaines d’esclavages. Il nous rappelle ses constats lors de sa visite au Canada en fin d’été dernier : les « programmes de travailleurs étrangers temporaires du Canada sont un terrain propice aux formes contemporaines d’esclavage[s] ».

 

En réaction à son allocution, plusieurs syndicats réaffirment l’importance d’abolir les permis de travail fermés. On rappelle que le Canada nécessite de changer sa vision capitaliste de la migration des travailleuse.eur.s migrant.e.s temporaires. Les travailleuse.eur.s migrant.e.s ne sont pas des marchandises. La dimension humaine doit s’intégrer tout au long de leur séjour dans les pays d’accueil. De plus, on réitère l’importance d’un meilleur soutien des travailleuse.eur.s pour les informer de leurs droits.

 

Enjeux du travail migrant temporaire

 

Ensuite, on discute des enjeux actuels liés au travail migrant temporaire. Face à la dispersion géographique des travailleuse.eur.s, il est essentiel de travailler en réseaux pour consolider nos efforts. De plus, un meilleur accès à la résidence permanente et l’implémentation de permis de travail ouvert permettraient une diminution au virement vers l’informalité, voire la criminalité.

 

On note également que le Canada a une culture de silence. Pourtant, en omettant de discuter de ces enjeux, on nie les réalités vécues par ces travailleuse.eur.s. D’ailleurs, on nous rappelle que la création du Canada se base sur un projet fondamentalement colonial. Par conséquent, l’héritage colonial du Canada transparaît dans son processus de migration, particulièrement dans les programmes de travail migrant temporaire. On conclut que le manque de financement notamment des plus petites organisations sur le terrain entravent leurs offres de services adaptés aux besoins de ces travailleuse.eur.s.

 

Migration par nécessité

 

Finalement, on explore les réalités de travail dans les pays d’origine. Dans un contexte où le recours au travail migrant temporaire s’intensifie, on explique que, pour plusieurs, il s’agit d’une migration par nécessité plutôt que par choix. On parle, notamment, des difficultés à l’accès à des emplois de proximité, des conditions de travail difficiles, de la stigmatisation liée aux femmes ayant subi des violences au travail ou encore de l’accaparement des territoires suivi par des déplacements forcés.

 

Alors que les militant.e.s au sein des pays d’origine luttent pour un travail décent, les inégalités poussent les travailleuse.eur.s à se délocaliser dans les pays comme le Canada. Or, le système économique actuel favorise notamment la précarité, la discrimination, la stigmatisation et le harcèlement des travailleuse.eur.s migrant.e.s autant au Mexique, au Guatemala qu’au Canada. Quel est donc le rôle de la solidarité internationale ?

 

Pourquoi la solidarité internationale ?

 

La solidarité internationale permet entre autres de pallier les lacunes des gouvernements en matière du respect des droits humains et des écosystèmes. En effet, Rosalba Calva Flores du Front authentique du travail (FAT) explique que la solidarité internationale constitue « les yeux qui supervisent les gouvernements ». D’un point de vue légal, la solidarité internationale permet de revendiquer pour le respect du cadre juridique international notamment en mettant de la pression sur les gouvernements pour qu’ils ratifient les conventions de l’Organisation internationale du travail.

 

De plus, travailler en partenariat permet de donner une voix aux personnes dont les droits sont bafoués. Rappelons que la solidarité internationale n’équivaut pas à de la charité. Elle se fonde sur la réciprocité. Il s’agit donc d’un soutien mutuel visant à améliorer les conditions de travail et de vie partout dans le monde.

 

Après tout, cultiver le travail décent ici et ailleurs requiert un effort concerté par tous les acteurs : il s’agit d’une responsabilité collective !

 

Dans les mots de Rosalba Calva Flores du FAT, « c’est seulement grâce à la solidarité internationale qu’un autre monde est possible. »